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La technique du BRF est un copié-collé du système forestier.

 C’est l’arbre qui fait le sol : il est le relais, le lien entre :

  • l’énergie qui vient du soleil (par la photosynthèse)
  •   et l’énergie qui vient de la roche-mère (par l’extraction des éléments minéraux par        les racines).

Le BRF stocke l’eau , en grande quantité, et à différentes profondeurs du sol. Ainsi la plante peut être autonome, et chercher elle-même, en développant son système racinaire, l’eau nécessaire à sa survie. L’arrosage est au moins diminué de moitié, parfois même supprimé carrément. De la sorte, les légumes récoltés montrent jusqu’à 30% de matière sèche de plus que la moyenne. Ce sont des denrées goûteuses, nutritives, équilibrées…

BOIS…  Une règle d’or : utiliser des feuillus , jamais des résineux (au pire, à hauteur de 20% maximum dans un mélange). Les essences spontanées (chênes, hêtres, frênes, érables, cornouillers…) donnent les meilleurs résultats, les mélanges sont les plus à même de se montrer complémentaires.

…RAMEAL… Il s’agit donc de rameaux  : c’est-à-dire les parties des branches sur lesquelles poussent les feuilles . Ces rameaux sont très riches en lignine jeune, à la différence des branches plus vieilles, qui ont constitué leur lignine « définitive » bien plus difficile à briser. Les rameaux, constitués de matière plus fraîche, présentent un rapport C/N (proportion de carbone par rapport à l’azote) de 50 à 60, à la différence des branches qui chiffrent jusqu’à 500.  Les rameaux portent les feuilles qui sont le siège de la photosynthèse , la porte d’entrée de l’énergie solaire. Il faut attendre la fin de l’aoûtage, quand ces feuilles ont rendu au moins 60% de leur réserve énergétique à leur support : c’est le changement de couleur qui indique cette étape, les feuilles jaunissent, bien sûr, et les rameaux brunissent.

…FRAGMENTE Ces rameaux seront fragmentés , pour offrir de multiples portes d’entrée aux champignons : les basidiomycètes , qui sont lignivores et qui vont enclencher, en s’installant, la constitution d’une chaîne alimentaire saine et vigoureuse : champignons, prédateurs de champignons, prédateurs de prédateurs… S’il y a des feuilles dans le broyat, elles feront l’affaire des bactéries.  Le règne fongique , si particulier, se partage entre caractères du règne végétal et du règne animal. Ils vont donc proliférer sur cette proie de choix que constitue le broyat répandu. Ils vont émettre des éléments biotiques et abiotiques qui se mêlent à l’humus, et constituent de véritables signaux anti-stress pour les végétaux. Ainsi les plantes seront moins sensibles aux attaques, car elles émettront moins de signaux de détresse.

Sources

Vidéo dailymotion : le brf, une perspective d’avenir (11 mn)

Vidéo youtube : le brf et l’aggradation (8 mn)

Mode d’emploi :  

Coupe des rameaux  : on taille entre septembre et février. Ce sont les rameaux de diamètre de 7 cm maximum qui sont préconisés, et mieux de 4 à 5 cm .

Stockage : en taillant les branches en période d’aoûtage, c’est-à-dire de sève descendante, on dispose d’un matériau en arrêt végétatif. On peut donc le stocker de 2 à 4 mois, entier, à l’extérieur, à la mi-ombre, et il restera vivant.

Broyage : il se fait au dernier moment, juste avant l’épandage. La perte de volume en broyant son tas de branches est de 1/10 à 1/15 ! C’est dire s’il faut bien anticiper ses réserves. Il faut obtenir des fragments de 3 à 5 mm d’épaisseur (plus on offre de portes d’entrée aux mycéliums, plus la pédogenèse sera optimale).

Epandage : il doit se faire dans les 24 à 36 heures maximum du broyage, pour éviter tout phénomène de compostage et de surchauffe. S’il en reste, il faut alors abaisser le tas à 40 cm de hauteur pour limiter les risques. L’épandage peut se faire de septembre à février, bien sûr, plus on le fait tôt, mieux ce sera au printemps. Les mycéliums travaillent jusqu’à -7°. On dispose sur le sol une couche de 3 à 5 cm : en mettre plus ne sert à rien, sinon se donner du travail. 1 m 3 de broyat couvre 30 m² de terrain ( 300 m 3 à l’hectare). Le sol peut être non travaillé, simplement tondu à ras. Il s’auto-labourera pendant l’hiver. Les mycéliums vont s’installer : filaments blancs microscopiques qui peuvent constituer des km de réseaux, ils investissent les lieux, créent un feutrage bien visible, et attirent les autres êtres vivants du sol : microorganismes, collemboles, cloportes et… vers de terre !

Incorporation : au printemps, on guette les signes de la reprise de l’activité biologique du vivant : les bourgeons, les oiseaux, les graines, le temps qu’il fait, son propre organisme… Il faut alors incorporer le BRF par griffage dans les 10 premiers cm du sol

  • La faim d’azote : Ce mélange, cette incorporation, arrive quand les champignons arrivent au bout de leur « réserve » d’azote. L’azote consommé par les fongiques leur fournit l’énergie nécessaire à la synthèse des molécules de lignine . La faim d’azote n’est pas l’ennemi  : elle montre au contraire que la pédogenèse est bien enclenchée. Les champignons s’accaparent de l’azote minéral du sol, mais vont ensuite le rendre disponible aux plantes sous forme assimilable (c’est-à-dire soluble).
  • Un sol riche pour 3 ou 4 ans : Pour ne pas trop subir la faim d’azote, une bonne solution de rotation est de commencer ses cultures par : 1ère année des Fabacées .Ces plantes magiques synthétisent toutes seules l’azote de l’air.  2ème année : des plantes gourmandes : Solanacées, Cucurbitacées, Brassicacées (choux…). 3ème et 4 ème année : plantes de plus en plus frugales (salades, poireaux et carottes, oignons, aulx, échalottes…)

Pendant tout ce temps, pas de travail du sol . Simplement contrôler les mauvaises herbes, et/ou pailler. Couper et non arracher  les appareils racinaires des plantes cultivées dans le sol..

Le BRF neutralise le pH  : progressivement, sols acides ou basiques reviennent aux alentours de 6,5, et peuvent ainsi recevoir toutes sortes de plantes, acidophiles et calcicoles…

Source : site afleurdepierre.com