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Quelle transition énergétique pour notre terrioire

 Date : mardi 30 avril 2013
Lieu : Salle municipale de Capbreton, allées Marines
Horaire : 20h – 22h
Organisateurs : associations « Egaliterre » (Capbreton) et « Possibles » (Saubrigues) avec le soutien de la Ville de Capbreton

Nombre de participants : environ 120 personnes

Synthèse des échanges

 Thématique(s) du débat

 Informer et débattre, initier un dialogue avec les élus du territoire pour mobiliser les énergies.

 Comment aller vers l’efficacité énergétique et la sobriété ?
Quels choix en matière d’énergies renouvelables et de nouvelles technologies de l’énergie

Appui en animation : Audrey Darmian de Francom

présents : grand public, monde associatif, élus de Capbreton : 120 personnes environ

Un grand absent malgré plusieurs sollicitations : La presse locale

 

Contributions

Introduction d’Hélène Vignes, présidente de l’association EGALITERRE, puis de Sabine Lagardère, présidente de POSSIBLES puis le maire de Capbreton remercie les deux associations de porter ce débat citoyen. En tant  que commune littorale, Capbreton est très concernée par les impacts environnementaux.  Il rappelle les enjeux principaux de la transition énergétique : le passage d’une société de consommation basée sur des énergies non-renouvelables à celle d’une consommation s’appuyant sur des ressources renouvelables – hydrolien, éolien, solaire, biomasse… Il faut donc saisir l’opportunité de cette concertation nationale pour écouter, dialoguer et proposer des solutions aux problèmes environnementaux qui impactent aussi la sphère économique et sociale. La transition énergétique peut être considérée comme un moteur de la relance économique.  Pour ce faire, il ne faut pas s’enfermer au niveau des idées mais passer à l’acte : faire une politique  » de petits pas ». La proposition des jardins partagés d’EGALITERRE a séduit la municipalité qui travaille sur différentes possibilités.

Séquence n°1

Que peuvent faire les citoyens pour participer à la transition énergétique ?

Vidéo « Famille à énergie positive »

  • . Les usagers doivent être informé des consommations et des réglages de leurs appareils ;
  • Il est possible de construire soi-même de quoi économiser ou produire de l’énergie ;
  • Outre les stratégies individuelles (faire des économies, être attentif à son empreinte carbone…) il faut, sur notre territoire, adopter 6 stratégies :
    • Transport du fret : développer les autoroutes de la mer, le ferroutage. Contre-exemple du train de « grumes » dans les Landes, qui a été abandonné au profit du transport par camions.
    • Transport passagers : abandon LGV pour un développement des connections locales.
    • Développement des « granulés » bois. Dans les Landes nous sommes la première ressource en Europe. Nous gagnerions à développer l’usage local de cette ressource. Une stratégie collective doit être promue.
    • Géothermie : Dax, les eaux chaudes…
    • Télétravail : espaces de travail à distance pour diminuer les déplacements domicile/ travail.
    • Il faut s’informer individuellement pour établir une hiérarchie des problématiques et ensuite prendre des initiatives pour résoudre les problèmes collectivement. La priorité, c’est économiser le pétrole car aucune technologie ne le remplace.
    • Photovoltaïque : Développer massivement l’implantation sur toitures notamment tous les bâtiments publics, les entreprises, les bâtiments agricoles pour éviter de perdre des surfaces agricoles ou forestières.
    • Les coûts des travaux d’isolation sont très lourds pour les particuliers. Il faut se regrouper et créer des centrales d’achat pour ces produits.
    • Les gens sont submergés par la publicité et sollicités par toutes sortes d’entreprises. Ils ont besoin d’informations objectives et d’un lieu neutre où ils pourront recevoir des renseignements précis et indépendants. Il existe des « points info énergie » à Bayonne, Dax et maintenant un permanence mensuelle à Saint-Geours de Maremne. Un guichet unique serait nécessaire sur notre territoire pour les particuliers et pour les entreprises
    •  Au lieu de se déplacer pour faire ses courses chez Leclerc, allons chez le maraîcher bio à côté de chez nous : moins de transport, moins d’intrants…Cependant, la demande est plus importante que l’offre : il faudrait davantage de terres disponibles pour les agriculteurs.

Séquence n°2

Quel est le rôle de la collectivité et des élus dans la transition énergétique ?

 

Vidéo « L’énergie des territoires » Paroles d’élus

Beaucoup de réponses sont locales. Notion de cercle vertueux en matière de transition.

Les élus doivent insuffler une vision. Ils doivent faire preuve de réflexion et d’audace.

  • Problème des transports quotidiens : pourrait-on utiliser les transports scolaires pour les adultes ? Par ailleurs, comment peut-on favoriser le covoiturage ?
  • Le coût des terrains est trop élevé pour les jeunes qui veulent s’installer en production vivrière.

 

Intervention de M. Kerrouche après le visionnage de la vidéo :

  • Ces sujets sont compliqués à aborder en termes de gouvernance.
  • Il y a tout d’abord le grand enjeu de la réhabilitation des habitats construits entre 1945 et 1975 et de l’isolation thermique : ce sont de véritables « épaves » thermiques. L’utilisation de la ouate de cellulose est une des solutions. Il y a un producteur à Saint-Geours-de-Maremne. La création de la pépinière d’entreprises DOMOLANDES permet de soutenir l’innovation en matière d’éco-construction.
  • Parmi les problèmes structurels : le prix des terrains est effectivement un gros souci. On doit pouvoir arriver à créer des réserves foncières pour l’installation de maraîchers.
  • 78% des déplacements sur le territoire s’effectuent en voiture, pour de courtes distances.
  • Les « voies vertes » constituent un véritable changement des pratiques. Sur Capbreton, 22% des déplacements s’effectuent à vélo.
  • Il n’est pas possible d’utiliser un transport pour les scolaires et la population en même temps.
  • MACS a obtenu la compétence « transport » pour ses communes. Au cours des prochains mois, il est  prévu de mettre en place un système d’auto-stop, de développer le covoiturage,  de travailler sur l’inter-modalité et notamment sur les interactions avec le TER (cadencement, périodicité,…).
  • Le problème de la France c’est qu’elle est trop centralisée au niveau de l’énergie : d’où la faiblesse de ses « plans climats », on n’a pas localement les moyens d’agir ou de contraindre. On doit donner des compétences locales, pour favoriser la production de proximité, et ce pour tous les territoires.
  • Développer les réseaux pour avoir davantage de débit pour Internet.
  • Tous les bâtiments publics construits aujourd’hui devraient être à énergie positive (comme c’est le cas de la MACS).

La salle reprend ses interventions :

  • Il faudrait pouvoir s’informer sur toutes les initiatives d’économies et de productions renouvelables pour envisager celles qui seraient les plus adaptées à notre territoire.
  • Le potentiel de la mer, nos réserves en bois dans les Landes : il faut mieux exploiter nos ressources locales pour les transformer en énergie.
  • Les collectivités doivent envoyer des signaux forts afin de déclencher une prise de conscience. Exemple des vitrines qui ne vont plus être éclairées à partir d’une certaine heure. Pourquoi pas aussi certains lampadaires ?
  • Gestion des déchets : il faudrait rénover voire fermer les incinérateurs qui polluent, et les remplacer par des UVE (Unité de Valorisation Energétique) qui transforment la chaleur générée par l’incinération des déchets en électricité. A la source, inciter les gens à recycler leurs déchets ménagers.
    • La transition énergétique est une urgence. Dans ce contexte, pourquoi les collectivités ne feraient-elles pas un plan média plus large, plutôt que des petits débats ?
    • M. Le Maire répond : Comment pouvons-nous réduire la quantité de nos déchets ? La future UVE aura une capacité de gestion de 60% des déchets que nous produisons aujourd’hui, car le SITCOM a anticipé une diminution de la production de déchets. Cette diminution résultera de nos changements d’habitudes de consommation.
    • L’éclairage public est un vrai problème. Des expérimentations sont menées.
    • L’éolien pourtant efficace en terme de production soulève quelques réticences : protection des oiseaux, ondes pouvant être néfastes.
    • La voiture à air comprimé comme celle de «TATA » sera-t-elle une réponse adaptée ;
    • Tous les gens réunis ce soir partagent ce sentiment d’urgence et demandent des réponses réellement à la hauteur des enjeux, les solutions techniques seront insuffisantes, une modification profonde de nos comportements individuels et collectifs sera indispensable ;
    • L’émergence de grands pôles commerciaux à la périphérie des villes entraîne des coûts de transport supplémentaires. Qui paiera ?
    • Il faut faire preuve de pédagogie notamment en évitant les signaux négatifs. Par exemple, on vient de transformer la N10 où l’on roulait à 110 km/h en une autoroute où l’on roule désormais à 130 km/h, ce qui entraine une augmentation de consommation de carburant,, en plus il faut attendre au péage, moteur allumé .On ne peut plus se permettre de faire de mauvais choix dans nos investissements.
    • L’éducation des enfants est le vrai vecteur du changement. Il faut y mettre un accent fort et imaginer, dans les écoles, des formations au jardin, des éducations au goût, de la sensibilisation aux modes de transport,…

Séquence n°3

Et demain, comment impulser la transition énergétique et diffuser ses principes ?

Vidéo  « Le Mené : territoire à énergie positive »

  • Intervention de M. Kerrouche :
    • Un jardin public va être mis en place au détriment d’un projet immobilier.
    • Sur notre territoire, nous envisageons dans la zone des Deux Pins la construction d’un EHPAD qui sera équipé d’une chaufferie bois.
    • Sur la zone d’activité de Soustons sera réalisée une Eco zone avec un réseau de chaleur et une réglementation avec des prescriptions environnementales pour les entreprises qui s’y installeront.
    • Urgence de la sortie du nucléaire : changeons de fournisseur car EDF c’est 80%  de nucléaire. ENERCOOP est le seul fournisseur d’électricité sous forme coopérative qui s’approvisionne directement auprès des producteurs d’énergies renouvelables.
    • La transition énergétique aura aussi des impacts sociaux. Le citoyen est aussi salarié : quelles formations professionnelles ? quels emplois ?
    • A EGALITERRE, notre objectif a été modeste. Nous aurions souhaité que ce soient les élus qui s’emparent du sujet et le portent.
    • On a besoin d’associations pour mener des combats face à des projets inadaptés mais aussi pour débattre, faire de la pédagogie, expérimenter, créer … Concrètement, quand est-ce que l’on se retrouve pour avancer concrètement?  Il sera indispensable de prolonger ce débat. Les citoyens mobilisés doivent se regrouper pour élaborer des propositions et les soutenir auprès des élus. Ceux-ci doivent apprendre à s’ouvrir à ces propositions. Un dialogue fructueux est nécessaire pour réussir cette transition